Espaces de bureaux : 1 000 locaux commerciaux vacants dans le centre-ville de Montréal

 

10 mai 2022 - Selon le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, sur 7 000 locaux commerciaux au centre-ville, 1 000 sont actuellement vacants. Les acteurs de l’écosystème s’activent pour éviter le pire.

Emmanuelle Gril

Michel Leblanc dirige la CMMM. Il mobilise les acteurs de l’écosystème pour l’avenir de la métropole et du centre-ville après la pandémie.

Au plus fort de la pandémie et des confinements, les artères commerciales faisaient peine à voir. Maintenant que l’activité a repris, il reste malgré tout des marques visibles de plusieurs mois de ralentissement. Et il ne s’agit pas d’une simple impression, les chiffres sont bien réels. Selon le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, sur 7 000 locaux commerciaux au centre-ville, 1 000 sont actuellement vacants. Sainte-Catherine a souffert, mais pas seulement elle. Ailleurs dans la métropole, d’autres rues commerçantes emblématiques ont aussi payé un lourd tribut : certaines portions de la rue Saint-Denis, de l’avenue du Parc et de l’avenue du Mont-Royal, notamment. Il y a toutefois d’autres facteurs qui ne sont pas liés à la pandémie. Le commerce de détail vivait déjà des heures difficiles en raison de la popularité croissante des achats en ligne. Dans le centre-ville, les effets conjugués des travaux de réaménagement et d’implantation du REM ont aussi mis les commerces à rude épreuve.

Le commerce de détail vivait déjà des heures difficiles en raison de la popularité croissante des achats en ligne. Dans le centre-ville, les effets conjugués des travaux de réaménagement et d’implantation du REM ont aussi mis les commerces à rude épreuve.

Cependant, si ces facteurs semblent constituer les ingrédients d’une tempête parfaite, tout n’est pas aussi sombre qu’il y paraît. De l’avis de Michel Leblanc, la combinaison de trois éléments a plombé les affaires au centre-ville de Montréal : l’intensité des travaux, la désertion des travailleurs et des touristes, ainsi que l’explosion du commerce électronique. Ce qu’il craint ? Un effet boule de neige puisque la multiplication des locaux vacants devient un symptôme de dévitalisation qui, à terme, pourrait nuire au tourisme et à la réputation de Montréal, laissant croire qu’elle n’est plus une ville aussi vibrante.

«Nous réfléchissons également à des options afin que les espaces de bureau excédentaires ne demeurent pas inoccupés, ce qui aura aussi un impact positif sur les commerces» - Michel Leblanc, président directeur général de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

Seule option : se retrousser les manches et partir en quête de solutions. C’est pourquoi la CCMM a commandé une étude dont les conclusions ont été publiées en février 2022. « Pour éviter les effets potentiellement pernicieux des fermetures de commerces, il est essentiel de lancer le mouvement dans la bonne direction et de donner l’impulsion qui incitera les investisseurs à emboîter le pas », dit-il. Car la généralisation du mode de travail hybride et la réduction de l’achalandage que cela entraînera auront nécessairement des conséquences pour le commerce de détail. Après un choc initial, le président de la CCMM estime toutefois qu’on assistera à une remontée. Pour ramener le dynamisme, il faudra aussi animer l’espace, améliorer les aménagements urbains et créer une véritable expérience centre-ville, afin que les employés apprécient les lieux et aient envie d’y rester après leur journée de travail. « Nous réfléchissons également à des options afin que les espaces de bureaux excédentaires ne demeurent pas inoccupés, ce qui aura aussi des retombées positives sur les commerces », indique Michel Leblanc. Des investissements publics devront soutenir ces efforts de relance tout en aidant les nouveaux projets d’entreprise à voir le jour rapidement.

Un gros + pour booster les bonnes idées

PME MTL a mis sur pied un programme pour aider les entrepreneurs qui veulent s’établir au centre-ville en partageant des bureaux avec des partenaires d’affaires. Info ici >

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Emmanuelle Gril