Pas de ralentissement pour Logistec

 Elle n’avait que 34 ans quand elle a repris les rênes de Logistec Corporation, l’entreprise familiale, en 1996. Madeleine Paquin est aujourd’hui à la tête d’une société cotée en bourse depuis 50 ans. Elle fait partie des rares femmes dirigeantes d’une entreprise canadienne du TSX et a été intronisée au Cercle des Grands entrepreneurs du Québec. Quel est l’impact de la pandémie sur ses activités? Voici son entrevue avec Annie Bourque


 

Vous avez plus de 3 000 employés. Quel est l’impact de la crise sanitaire sur les activités de Logistec?

Madeleine Paquin est présidente de Logistec. Chef de file dans les secteurs de l’exploitation de terminaux maritimes et des services environnementaux, l’entreprise occupe aussi les premiers rangs du Palmarès des entreprises au féminin de Premières en affaires.

Notre entreprise vient de célébrer ses 50 ans à la Bourse de Toronto et nous sommes fiers d’avoir réalisé des profits chaque année. On espère que la Covid-19 ne va pas ralentir cet élan. On s’attend quand même à un léger recul, mais on a actuellement un bon carnet de commandes. On espère passer à travers et en ressortir plus forts. À la mi-mars, nous avons instauré le travail à domicile pour tous les employés du siège social. Les affaires ont continué de tourner parce que Logistec fournit des services essentiels. On a continué à servir notre clientèle dans le réseau portuaire d’une soixantaine de terminaux en Amérique du Nord. Les navires étaient remplis de marchandises. Il fallait décharger, acheminer les cargaisons aux clients : certaines entreprises étaient fermées, ce qui a occasionné des défis additionnels. On a été chanceux car notre entreprise de services environnementaux, Sanexen, a fabriqué des produits pour le nettoyage et la sanitarisation de nos lieux de travail. On a tout fait pour que les employés demeurent en santé et en sécurité.

Est-ce que l’activité des services environnementaux dans les chantiers a ralenti?

Logistec se spécialise dans la réhabilitation de conduites d’eau potable et la restauration de sites contaminés. Le travail débute normalement à la fin mars. Nos projets ont plutôt démarré en mai et juin au Québec car plusieurs villes étaient réticentes à redémarrer les projets de chantier. On a mis en place des protocoles pour respecter les normes sanitaires. Nos chantiers aux États-Unis viennent tout juste de démarrer.

« On a été capables de s’adapter rapidement à de nouveaux logiciels. Résultat? On est plus efficaces qu’il y a trois mois. » - Madeleine Paquin


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Quelles sont les leçons de cette pandémie?

Quand on traverse des moments difficiles, la chose la plus importante pour moi, c’est le talent. On a pu compter sur une équipe et des gens qui ont mobilisé une énergie positive. On a été capables de s’adapter rapidement à de nouveaux logiciels. Résultat? On est plus efficaces qu’il y a trois mois.


Qu’est-ce qui a fait la différence dans vos activités?  

Au décès de mon père en 1989, nous étions trois filles, dont mes sœurs Suzanne et Nicole. Ma petite sœur n’avait que 18 ans. On a décidé de garder l’entreprise et de continuer à la développer. Ma sœur Suzanne dirige l’une de nos entreprises qui fait la navette entre le Québec et l’Arctique et Nicole s’occupe de l’informatique et des acquisitions. On s’entend bien car on partage toutes les trois les mêmes valeurs. On travaille ensemble et on se complète, pour le bien de l’entreprise. Et nous sommes entourées de bons leaders qui travaillent avec nous pour bâtir l’entreprise.


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Annie Bourque