Retour au bureau: une question de contact humain
Sandra Lécuyer est vice-présidente talent et organisation chez Cominar. Elle a piloté la stratégie de retour au travail de ce chef de file de l’immobilier qui compte plus de 700 employés au Canada. Avec la propagation des variants, comment penser le retour au bureau après plus d’un an et demi de pandémie? Voici ses réponses.
Marie-Ève Arsenault
Comment donner envie aux employés de retourner au bureau, après des mois de télétravail?
Pour nous, c’était important que le retour au bureau soit une expérience, parce qu’on s’est habitués à faire du télétravail. Il y a des bons et des mauvais côtés à cette situation, mais à force de rester toujours à la maison, on est face à une certaine inertie. Et puis il faut que les gens aient le goût de revenir. On a donc pensé à plusieurs incitatifs.
D’abord, le volet humain. Ce qu’on vient chercher au travail, c’est la connexion avec les gens. On a donc beaucoup travaillé avec les gestionnaires pour qu’ils prennent ce volet en charge, en instaurant des routines et en invitant par exemple les employés à se rassembler en présentiel, pour un lunch, une rencontre d’équipe, etc.
«Ce qu’on vient chercher au travail, c’est la connexion avec les gens.» - Sandra Lécuyer, vice-présidente talent et organisation chez Cominar
Il fallait créer un événement autour du retour au bureau. On a fait des kits de bienvenue avec une carte signée par le gestionnaire, une gourde d’eau. On voulait que les employés qui reviennent à leur espace y trouvent un petit quelque chose.
Il aussi été question des espaces de bureaux. On n’est pas entré dans de grands chantiers de rénovation, mais on a créé de petites affiches ludiques, qui faisaient sourire. On a une image de marque qui est assez développée et familière. On a donc misé sur le côté chaleureux.
Comment la pandémie a-t-elle transformé les activités d’affaires de Cominar?
En immobilier commercial, je dirais que la pandémie a plus été un accélérateur des tendances qu’on voyait déjà. Les centres commerciaux, l’une de nos trois classes d’actifs, étaient déjà en grande transformation. Le commerce électronique prenait de l’ampleur et on réfléchissait à des stratégies pour que ces lieux physiques deviennent des destinations du quotidien. La pandémie a accentué ces tendances. C’est sûr qu’il y a eu des répercussions. En ce moment, on est en train de mettre en place ce qu’on appelle la diversification des usages dans les centres commerciaux: offrir différents services, pas seulement de la mode, mais aussi ce dont les gens ont besoin dans leur quotidien.
«Durant la pandémie, il y a eu beaucoup de souffrance, de stress, de fatigue, d’incertitudes, mais ce fut aussi une occasion de repenser à la façon dont on veut vivre et travailler.» - Sandra Lécuyer, vice-présidente talent et organisation chez Cominar
Quelles leçons les employeurs peuvent-ils tirer de ce que nous vivons depuis mars 2020 ?
Ce qu’il faut retenir, c’est que tout doit continuer à évoluer. On doit continuer de s’adapter et rester à l’affût de la façon dont les gens vivent les choses. Ces aptitudes doivent venir des employés comme des entreprises. Il faut établir un dialogue.
Durant la pandémie, il y a eu beaucoup de souffrance, de stress, de fatigue, d’incertitudes, mais ce fut aussi une occasion de repenser à la façon dont on veut vivre et travailler. Et c’est ce que je trouve de plus positif dans tout ça. En fin de compte, la pandémie a remis en question plein de choses et on peut maintenant établir de nouvelles règles pour le futur.
Les employeurs ont un rôle à jouer au centre-ville, encore plus qu’en banlieue. En ville, les gens ont hâte de voir la vie reprendre, ils ont le goût de retrouver l’effervescence. C’est un peu aux employeurs de créer cet engouement. Nous, ce qu’on dit, c’est que les écrans ont leurs limites. La vie, ce n’est pas un écran et le contact humain reste important.
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