Caroline St-Hilaire : le français avant tout


Caroline St-Hilaire

Nouvelle administratrice de l’OIF

11 avril 2023 - S’installer à Paris pour les quatre prochaines années et faire rayonner la francophonie, c’est le genre de job qui fait rêver. Caroline St-Hilaire, nouvelle numéro 2 de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sait que la tâche qui lui incombe ne sera pas de tout repos. Il lui faudra redorer le blason de l’OIF auprès des 88 états membres et démocratiser cette institution encore trop méconnue.

Isabelle Maréchal a rencontré l’ex-mairesse de Longueuil quelques jours après l’annonce de son entrée en poste. « Je viens juste d’être nommée, explique la nouvelle administratrice de l’OIF et déjà, je me rends compte qu’il y a beaucoup de cynisme envers l’organisation. J’arrive avec cette volonté de ne pas décevoir, et je suis consciente des attentes. Je veux que ça fonctionne. »

Caroline St-Hilaire a les coudées franches, mais devra aussi jouer de grande finesse pour agir sur divers fronts : politique, éducation, économie, culture.

La vaste expérience de Caroline St-Hilaire, ses talents de communicatrice et une carrière florissante : autant d’atouts qui ont été déterminants dans la nomination de cette politicienne aguerrie. Nomination qui fait d’elle la deuxième personne en importance au sein de la francophonie après la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo. Bref, Caroline St-Hilaire a les coudées franches, mais devra aussi jouer de grande finesse pour agir sur divers fronts : politique, éducation, économie, culture. Des défis qui n’effraient pas la principale intéressée, qui a bien l’intention de changer les choses.

« Je n’ai jamais eu peur de défendre mes convictions. Au Québec, quand on touche à la langue, il y a des réactions épidermiques chez les anglophones et chez les francophones. » - Caroline St-Hilaire

 « Mon rôle premier va être d’expliquer ce qu’on fait, de mieux communiquer nos actions. On a des programmes comme “La Francophonie avec Elles”, qui donnent des outils aux femmes confrontées à des crises. Je trouve fascinant qu’on ne critique jamais le Commonwealth (organisation de 56 États membres issus de l’Empire britannique), alors qu’on ne se gêne pas pour remettre en question le rôle pourtant stratégique de l’OIF. Il va falloir qu’on arrête de demander à quoi ça sert. »

Organisation internationale de la Francophonie : des programmes comme « La Francophonie avec Elles » donnent des outils aux femmes confrontées à des crises.

 L’OIF vient d’inaugurer un bureau à Québec pour couvrir la francophonie des Amériques. L’une des missions de ce nouveau bureau sera d’étudier la présence de la langue française sur internet. Quand elle était mairesse de Longueuil, Caroline St-Hilaire avait reçu des menaces de mort alors qu’elle souhaitait imposer le français comme seule langue à l’hôtel de ville.

« Je n’ai jamais eu peur de défendre mes convictions. Au Québec, quand on touche à la langue, il y a des réactions épidermiques chez les anglophones et chez les francophones. C’est un dossier sensible. Le goût du français, on ne peut toutefois pas l’imposer. Il faut y voir un avantage. On mise sur une francophonie décomplexée. »

« Pour la première fois de ma vie, je ne ressens pas le syndrome de l’imposteur. Je me sens complètement à ma place à l’OIF. » - Caroline St-Hilaire

Députée du Bloc Québécois à Ottawa pendant plus de onze ans, Caroline St-Hilaire a mené de front plusieurs dossiers. Née à Longueuil, elle y aura laissé sa marque. « À mon arrivée à la mairie de Longueuil, je n’avais jamais géré 3 000 employés. J’ai marché dans le doute un certain temps. Pour la première fois de ma vie, je ne ressens pas le syndrome de l’imposteur. Je me sens complètement à ma place à l’OIF. » À l’instar de son slogan à Longueuil, « remettre la ville au service de son monde », Caroline St-Hilaire entend bien remettre la francophonie au service de ses 321 millions de locuteurs.

 

Caroline St-Hilaire par elle-même :

Ma force : Je crois en mon intuition, ce qui m’a souvent bien guidée.

Ma faiblesse : le manque de patience.

Mon défi de l’heure : organiser un déménagement à Paris.

Ma plus grande réussite : être restée intègre, et sans aucun doute, mes deux fils de 20 et 25 ans.

 
Isabelle Maréchal