Catherine Langlois : récit d'une croissance en trois étapes

 

Catherine Langlois a acheté un vignoble il y a plus de vingt ans, presque sur un coup de tête. Deux semaines avant le début du confinement, elle a vendu son entreprise au groupe Arterra, propriétaire de l’enseigne Wine Rack , un réseau de 164 boutiques de distribution hors LCBO en Ontario.

Catherine Langlois a acheté le vignoble Sandbanks dans les années 2000.

Crédit photo >Prince Edward County Wine Blog

Voici le récit de la croissance de son entreprise en trois étapes.

La production de Sandbanks a débuté en 2000. Nous avons commencé en vendant seulement aux restaurants, pubs, bars, hôtels et lieux de conférences titulaires d’une licence de revente d’alcool. Les gens aimaient notre vin et repéraient notre vignoble, qui est situé dans le comté du Prince-Édouard en Ontario. Ils se rendaient sur place et venaient nous voir pour acheter des bouteilles directement au vignoble. On a ouvert une petite boutique dans le sous-sol de la maison. 

Au même moment, la LCBO offrait un programme pour les producteurs comme nous. On pouvait vendre du vin en le livrant nous-mêmes dans 25 succursales sans avoir le niveau de production minimum pour assurer la distribution dans toutes les LCBO de la province. Avec ce programme, on a réussi à garder le contrôle de notre expansion. Ça nous a permis d’avoir plus de fonds pour acheter plus de raisin et produire plus de vin. Grâce à ce modèle, on a financé la production d’une vingtaine de vins. On a commencé en livrant des caisses dans 25 succursales de la LCBO, puis on s’est rendus à 40, puis 60 boutiques avant de pouvoir prétendre à la distribution dans toute la province. Nous avons aujourd’hui 12 employés permanents, et jusqu’à 50 en haute saison.

Avant la pandémie, la vente en ligne représentait seulement 2 % de notre volume d’affaires. Notre succès reposait beaucoup sur des événements au vignoble, qui accueillait jusqu’à 100 000 visiteurs par année. Jusqu’à présent, le commerce en ligne vient compenser le report de ces activités. Mais si la saison estivale ne reprend pas, la crise aura un impact négatif sur les ventes. La vente en ligne ou le commerce de détail va difficilement combler le manque à gagner car notre modèle d’affaires dépend en grande partie des expériences de dégustation dans le domaine. Le nouveau propriétaire, Vins Arterra, devrait pouvoir miser sur son réseau de boutiques pour faire face au nouveau contexte. 


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Florence Dujoux