Économie et immobilier : à quoi s’attendre en 2022

 

8 février - Hausse de l’inflation et des taux d’intérêt, pénurie de main-d’œuvre, pandémie… Que faudra-t-il surveiller sur le plan de l’économie en 2022 ? Peut-on espérer que l’effervescence du marché immobilier se calmera cette année ou, au contraire, prendra-t-elle de la force ? 

Sylvie Lemieux


C’est à ces questions et à plein d’autres que Jean-François Perreault, premier vice-président et économiste en chef à la Banque Scotia a répondu lors d’une conférence virtuelle organisée par L’initiative Femmes de la Banque Scotia en collaboration avec le groupe Services bancaires immobiliers et le réseau CREW M, qui a pour mission de promouvoir le succès des femmes en immobilier commercial.

Quoiqu’elle soit secouée par une pandémie depuis deux ans, l’économie canadienne se porte très bien, affirme d’entrée de jeu Jean-François Perreault.

La principale préoccupation des employeurs reste toutefois les difficultés de recrutement qui ne font que s’accentuer. « Il y aurait près d’un million de postes vacants au Canada, ajoute-t-il. On prévoit donc une hausse relativement importante des salaires », une autre situation qui dope l’inflation puisque les entreprises augmentent leurs prix pour contrer l’augmentation de leur masse salariale. 

Selon Statistique Canada, le taux d’inflation au pays a atteint 4,8 % en décembre dernier, un sommet depuis 30 ans. Même si, contre toute attente, la Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 0,25 % à la fin janvier, des hausses successives sont à prévoir au cours de l’année afin de contenir le phénomène. 

Un marché toujours favorable aux vendeurs
Ces augmentations auront bien évidemment des répercussions sur le marché immobilier, mais il n’y a pas de catastrophe en vue, selon l’économiste. Il prévoit tout de même que le marché immobilier continuera d’être tendu en 2022 alors que la demande sera plus forte que l’offre. 

Depuis 2015, il y a un déficit structurel du logement au Canada alors que la population s’accroît avec l’immigration. Le nombre de mises en chantier n’est jamais suffisant pour combler l’écart qui continue de se creuser.

Immobilier: « La situation pourrait même s’accroître avec l’augmentation des cibles d’immigration annoncée par le fédéral. Le prix des habitations devrait donc suivre une trajectoire ascendante. » - Jean-François Perreault


Même si la situation financière des ménages reste avantageuse avec un ratio d’endettement qui est à son plus bas depuis 25 ans, accéder à la propriété devient donc de plus en plus difficile au pays. À ce chapitre, le Québec s’en tire mieux que d’autres provinces où le coût du logement a grimpé plus rapidement. 

Comme la montée du taux directeur de la Banque du Canada sera progressive, il n’y a pas lieu de trop s’inquiéter pour le coût de l’hypothèque. « Au cours des prochains mois, ceux qui devront renouveler leur prêt hypothécaire le feront à un taux d’intérêt comparable à celui qu’ils ont actuellement », rassure M. Perreault. Les futurs acheteurs devront toutefois avoir la mise de fonds nécessaire et démontrer qu’ils sont capables de soutenir d’éventuelles hausses de taux d’intérêt.

Ce texte est réalisé grâce au soutien de l’Initiative Femmes de Banque Scotia.

 
Sylvie Lemieux