Immobilier résidentiel : des solutions pour contourner la surchauffe

 

 5 avril 2022 - Durant la pandémie, les acheteurs ont profité de taux d’intérêt historiques, suscitant des records de vente à des prix vertigineux. À quoi peut-on s’attendre en 2022? Tour d’horizon avec l’experte et courtière en immobilier résidentiel chez Royal LePage, Sylvie Ménard.

Annie Bourque

Sommes-nous toujours dans une situation de surchauffe en immobilier résidentiel ?

Au cours deux dernières années, plusieurs acheteurs ont souscrit un prêt hypothécaire à un taux d’intérêt d’environ 1 à 1,75 %. Du jamais vu. Toutefois, il n’y avait pas assez de condos, maisons, duplex, chalets. Même situation aujourd’hui. Fin mars, l’inventaire sur Centris se situe aux alentours de 39 000 propriétés, alors qu’à cette époque de l’année, on en comptait plus de 100 000 dans la période pré-pandémique. Avec l’afflux de liquidité qui a succédé aux mesures gouvernementales pour atténuer les effets des confinements, mais aussi une situation de plein emploi dans la province, le déséquilibre perdure : il y a beaucoup d’acheteurs et peu d’offre. Nous sommes encore dans un marché de vendeurs où les prix ont augmenté d’environ 25 %.

« Les prix ont augmenté de 25 % dans l’immobilier résidentiel » – Sylvie Ménard, Royal LePage

Il y a aussi moins de transactions. En janvier et février, les ventes dans le secteur résidentiel ont chuté de 15 %. Il faut préciser que la récente hausse des taux d’intérêt influence le marché. En février, la Banque du Canada a relevé légèrement le taux directeur. Dans un marché de surenchère, les jeunes couples avec enfants choisissent parfois, pour devenir propriétaires, de s’établir dans Mercier, Châteauguay ou Lanaudière.

Quand l’accès à la propriété est moins évident, quelles autres avenues choisissent les ménages?

Face à la rareté des propriétés, on reste chez soi en rénovant l’intérieur afin d’accommoder les besoins de la famille ou des couples. Certains vont construire un bureau pour la petite dernière qui travaille de la maison. D’autres aménagent une chambre au-dessus du garage. Par crainte d’une nouvelle vague, les propriétaires s’aménagent un intérieur confortable. De nouvelles bulles se regroupent et les maisons bigénérationnelles ont la cote.

Les jeunes trentenaires n’abandonnent pas le rêve de devenir propriétaires. Face à la flambée des prix dans le secteur résidentiel, ils s’intéressent à des terrains sur la Rive-Nord ou la Rive-Sud de Montréal. Un phénomène en croissance, car les institutions financières garantissent des prêts pour l’achat d’un terrain. Récemment, j’ai vendu des terrains à des citadins de Montréal qui désirent se construire une maison au bord de l’eau à Terrebonne, ou à proximité d’une montagne à Sainte-Béatrix, dans Lanaudière. Le contexte des deux dernières années a accentué, pour certains, l’envie de vivre à proximité de la nature.

 

EN CHIFFRES

541 000 $ : prix médian d’une maison unifamiliale dans région métropolitaine de Montréal.

325 000 $ : prix médian d’une maison unifamiliale dans la région de Québec


 
Annie Bourque