Laval mise sur l'innovation


Avec son nouvel accélérateur, ses six chantiers d’innovation et une première vision stratégique pour accélérer le développement des entreprises lavalloises, la ville est promise à une croissance certaine dans les prochaines années. Emilie Laperrière a rencontré Lidia Divry, directrice de Laval économique.

PME, grandes entreprises, organismes, universités et partenaires publics travailleront main dans la main pour favoriser l’émergence de solutions aux problèmes actuels.

La Ville de Laval a dévoilé en mars dernier sa toute première vision stratégique de développement économique, visant « à mieux soutenir les entreprises qui font face aux changements du contexte économique ainsi qu’à les accompagner à transformer leurs défis en opportunités ». Porte d’entrée des entreprises sur le territoire, Laval économique aura comme mission de réaliser cette vision. « Celle-ci repose sur des paliers qui sont super importants aujourd’hui, comme l’environnement, la transformation numérique ou l’interconnectivité des écosystèmes innovants. Notre travail, c’est de nous assurer que ça fonctionne. On verra comment aider les entreprises à se développer plus rapidement, comment faciliter les actions et l’accès aux ressources », précise la directrice Lidia Divry. Ce travail ne se fera pas seul. « Il y a des alliances stratégiques qu’on créera en marge pour des expertises pointues. C’est un beau défi de répondre à cette vision. »

Technologies : il y a un arrimage à faire avec les écoles pour faire face à la pénurie de main d’œuvre.

Laval économique ne reste pas non plus les bras croisés face à la pénurie de main-d’œuvre. L’organisation a procédé à une grande consultation l’an dernier pour comprendre les besoins des entreprises du territoire. « On a ensuite élaboré une stratégie en quatre temps. Au terme de la mobilisation, on s’est rendu compte qu’il y a peut-être des actions à très court terme qu’on peut mener pour aider à dégager de la main-d’œuvre à Laval. » Avec la transformation numérique, les entreprises ont par exemple un plus grand besoin de professionnels en technologie. « Il y a tout un arrimage à faire avec les écoles pour nourrir cette demande assez rapidement. » Grâce à ses différentes actions, 600 employeurs lavallois devraient pourvoir 1000 postes vacants et réussir à retenir 2000 travailleurs.

Accélerateur

Autre nouveauté cette année, Laval économique lance un accélérateur, baptisé TerroX. « Sa mission est de propulser les jeunes pousses lavalloises qui sont en phase de précommercialisation. On va prioriser la croissance, l’innovation et l’opportunité de maillage. C’est lié à notre nouvelle vision stratégique, qui est Laval, capitale des opportunités et territoire d’expérimentation », souligne Lidia Divry.

Durant la relance, Laval économique a constaté que les compagnies doivent être agiles et adopter les technologies. « Il y a eu une perte de repères pendant la pandémie. Le premier qui se repositionne gagne en affaires », estime la directrice. Elle ajoute que les chefs d’entreprise sont ouverts à l’innovation, mais ne possèdent pas tous les atouts pour y parvenir. L’incubateur accompagnera des compagnies qui développent des produits reliés à l’Internet des objets ou à l’intelligence artificielle. « On créera un maillage entre une start-up et une entreprise établie qui a besoin de sa technologie pour faire un banc d’essai. » La première cohorte, qui sera consacrée au secteur manufacturier, comptera entre 10 et 12 membres cette année. Dans cinq ans, ce chiffre devrait grimper à 75.  

Chantiers

Laval économique a également déterminé six filières de développement économique sur le territoire. Ces six chantiers ont été regroupés sous l’acronyme TEMMRA, soit les technologies décarbonées, l’éminence grise, le manufacturier, la mobilité durable, la vente au détail (le « retail ») et l’agroalimentaire.

« Cette initiative est dans une logique d’innovation collective, dit Lidia Divry. On vise l’évolution de la chaîne de valeurs dans ces six filières. On veut que des projets porteurs en ressortent. » PME, grandes entreprises, organismes, universités et partenaires publics travailleront main dans la main pour favoriser l’émergence de solutions aux défis actuels. « On est déjà au travail dans certains projets, comme la mobilité durable et le commerce de détail. Mais c’est encore trop nouveau pour entrer dans les détails », observe Lidia Divry.

 
Émilie Laperrière