Philanthropie : les femmes sont au rendez-vous
11 avril 2023 - Mise à jour le 15 mai 2023 | Parité, collecte de fonds, mobilisation, relève : le bénévolat d’affaires au féminin doit jongler avec de nombreux défis. Une nouvelle étude donne des pistes pour favoriser l’engagement des femmes dans ce secteur essentiel, un secteur qui compose et nourrit le tissu social du Québec.
Pour dévoiler le rapport « Les leaders féminines et la philanthropie : Étude sur le bénévolat d’affaires », la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a organisé un panel à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Réalisée par Épisode, une firme d’experts-conseils en philanthropie, et présentée par la CDPQ, l’étude est la première du genre à voir le jour.
Quatre femmes bien connues du milieu, Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, CDPQ, Catryn Pinard, présidente et directrice générale, Nationex, Marie Pier Germain, vice-présidente ventes et marketing, Germain Hôtels et Kathy Fazel, première gestionnaire de portefeuilles chez RBC PH&N Services-conseils en placements, ont discuté de leurs expériences et de ce qui motive leur engagement.
Engagez-vous, mesdames
De la lutte à l’insécurité alimentaire à la persévérance scolaire en passant par le rayonnement de la culture, le Québec compte plus de 15 000 organismes à but non lucratif (OBNL). « La pérennité de ces organismes et de leur mission repose sur les bénévoles engagés qui mettent leur expertise et leur réseau à profit pour une cause qui leur tient à cœur », rappelle Ani Castonguay, première vice-présidente, affaires publiques à la CDPQ.
Le Québec compte plus de 15 000 organismes à but non lucratif (OBNL). Réalisée par Épisode, une firme d’experts-conseils en philanthropie, et présentée par la CDPQ, cette étude est la première du genre à voir le jour.
Le recrutement de femmes au sein des conseils d’administration et dans des rôles de sollicitation est un défi depuis longtemps, comme le fait remarquer Laetitia Shaigetz, présidente d’Épisode. « Même si la première raison invoquée par les femmes pour ne pas s’impliquer est le manque de temps, il y a quand même 38 % des cadres et dirigeantes qui ne le font pas, faute d’avoir été approchées », dit-elle. Cette information donne de l’espoir à Laetitia Shaigetz, qui y voit une belle possibilité de recrutement.
Les femmes sont également plus nombreuses à souhaiter partager leur expertise. C’est le cas pour 47 % d’entre elles, alors que seulement 28 % des hommes citent cette raison. « Peu importe le sexe, tout le monde s’implique dans une cause par conviction, par envie de changer les choses », ajoute l’experte en philanthropie. Les femmes veulent d’abord s’assurer de répondre aux attentes avant de s’engager dans un rôle, une réalité qui s’observe aussi sur le marché du travail.
La sollicitation, une hantise
Sans surprise, les leaders féminines éprouvent plus de gêne que leurs pendants masculins à solliciter des dons, souvent par peur de déranger. Bien qu’entre 52 et 71 % des femmes bénévoles sollicitent des dons, ce n’est visiblement pas leur tasse de thé. Cette tâche arrive même bonne dernière dans leurs préférences.