Urbanisme: un mouvement vers l'est


12 septembre 2023

L’important déclin des activités économiques qui caractérisaient l’est de Montréal force ce secteur à se redéfinir. Le mouvement D’est en Est, lancé en mai dernier, y voit une occasion unique de revitalisation et invite les entreprises, les organisations et les citoyens de l’est à contribuer à l’accélération du développement de ce secteur de la métropole.

Charles-Édouard Carrier

Marie-Laure Konan est directrice générale d’Accueil Liaison pour Arrivants (ALPA) et est également membre du comité directeur de l’initiative D’est en Est. Elle connaît bien l’est de la ville puisque c’est là qu’elle a immigré, de la Côté-d’Ivoire, il y a 20 ans. Elle y a élevé ses enfants et y travaille encore tous les jours : « Le cordon ne s’est jamais rompu depuis mon arrivée. C’est un quartier que j’ai vu se transformer pour le mieux, mais il y a encore beaucoup à faire. Cependant, les astres sont alignés pour qu’on voie naître des projets structurants. »

 Défis et enjeux territoriaux

Cette portion de l’île de Montréal n’a pas encore vu le développement de transport collectif sur son territoire. « Quand je suis arrivée en 2004, on parlait déjà de la ligne bleue. L’accès à l’est est encore difficile. Nous avons aussi besoin d’infrastructures domiciliaires et tout ce qui vient avec elles, de projets comme le Faubourg Contrecœur, par exemple, avec des parcs, des écoles, des services de proximité », explique Marie-Laure Konan. Les sols contaminés sont également un frein majeur à la croissance économique et démographique du secteur. L’est de Montréal peine à se défaire de son passé industriel et dénombre pas moins de 40 millions de pieds carrés de terrain à décontaminer, soit un peu plus de la moitié de la totalité de l’espace disponible.

Marie-Laure Konan est directrice générale d’Accueil Liaison pour Arrivants (ALPA) et est également membre du comité directeur de l’initiative D’est en Est. Elle connaît bien l’est de la ville puisque c’est là qu’elle s’est installée il y a 20 ans.

L’est de Montréal présente une importante mixité sociale : des immigrants et des personnes en situation de vulnérabilité y habitent. La présence significative de personnes immigrantes – 27,4 % des immigrants à Montréal habitent l’est – contribue au pouvoir attractif du secteur. « Cette population constitue un bassin de main-d’œuvre non négligeable pour les entreprises. Elle arrive avec ses talents, ses compétences, mais aussi avec sa créativité et un réseau pertinent pour nos entreprises manufacturières ou d’exportation », avance Marie-Laure Konan. Le comité directeur du projet D’est en Est présentera les contours de ses objectifs au Sommet de l’Est qui aura lieu le 13 novembre 2023.

L’initiative D’est en Est est soutenue par plusieurs organisations dont l’Alliance pour l’Est de Montréal, ALPA, Centraide du Grand Montréal, la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, le Comité de développement de l’Est de Montréal (CDEM), la Fondation du Grand Montréal, Montréal International et PME MTL.

 
Charles-Édouard Carrier