La flore québécoise dans une tasse
Faire découvrir les saveurs d’ici et rendre le terroir accessible, voilà la mission dont s’est investie Roxane Valiquette en fondant Pilki. La jeune entrepreneure mise sur une approche écoresponsable pour y parvenir.
C’est en se promenant dans la forêt que Roxane Valiquette a eu un déclic. « Je connais le thé du Labrador depuis quelques années déjà. Mon frère m’en a ramené après être allé planter des arbres dans le nord du Québec », explique-t-elle. Lors d’une journée comme les autres, elle a aperçu la plante sauvage en marchant dans le bois. « J’ai réalisé que tout le monde n’a pas la chance d’en cueillir et d’y avoir accès. » L’idée de créer des mélanges de tisanes est ainsi née en 2018. L’entreprise en bonne et due forme a été fondée quelques mois plus tard, et Pilki a soufflé ses trois bougies l’été dernier.
« En plus de bien connaître les plantes, on a besoin d’un espace de cueillette assez loin des villes pour éviter toute contamination. »
- ROXANNE VALIQUETTE
La jeune pousse se base sur un réseau de cueilleurs pour récolter sa matière première. « Ils cueillent à la main les plantes dans la forêt. On reçoit les plantes entières, brutes, et on doit les broyer en copeaux pour faire nos mélanges. » La compagnie compte environ cinq cueilleurs à temps plein, mais elle en cherche toujours de nouveaux. Ne devient toutefois pas cueilleur qui veut. « Il ne suffit pas d’être bon. Depuis deux ans, par exemple, on a besoin d’un permis pour manipuler les ingrédients. En plus de bien connaître les plantes, ça prend un espace de cueillette assez loin des villes pour éviter toute contamination et une installation pour les déshydrater rapidement », précise Roxane Valiquette.
Les mélanges de tisanes sont offerts désormais dans plus de 200 points de vente ainsi que sur le site Web de l’entreprise. Les plantes boréales en vrac, elles, font le bonheur des transformateurs alimentaires. « Parmi nos clients, on a des microbrasseries, des distilleries, une compagnie de sauce piquante, une autre de chocolat… Ce qui les unit, c’est qu’ils cherchent à agrémenter leurs produits avec des épices boréales, à créer des saveurs inusitées. »
« On essaie d’être le plus écoresponsable possible dans les moindres détails.»
- ROXANNE VALIQUETTE
Cette envie de faire découvrir les produits locaux est pleinement partagée par Roxane Valiquette. « Il y a tellement de richesse ici, souligne-t-elle. Il y a beaucoup de compagnies québécoises qui font des thés ou des tisanes, mais leurs ingrédients sont tous importés. Pourtant, les nôtres sont tellement bons. Il faut les mettre en valeur. »
Le respect de l’environnement fait partie des valeurs fondamentales de l’entreprise. La cueillette à la main s’inscrit dans cette optique, tout comme l’approvisionnement local. « On essaie d’être le plus écoresponsable possible dans les moindres détails. On utilise par exemple seulement du papier recyclé provenant d’autres entreprises pour l’expédition. On n’a jamais acheté de sacs-poubelle non plus : on réutilise toujours nos sacs de récolte. »
Pilki espère se faire connaître dans le reste du Canada. La petite compagnie compte d’ailleurs déjà quelques points ailleurs au pays et aux États-Unis. En attendant, elle s’affaire à changer de nom. « C’est une grande transition à gérer. Le nouveau nom, Floèm (pour flore et poème), reflète mieux nos valeurs et notre mission. »