Fintech: 4 entrepreneures à connaître


Mise à jour le 9 octobre 2024

L’été dernier, Finance Montréal a invité sept entrepreneures de la finance et de la technologie à participer à l’incubateur ElleFintech, qui leur a offert des outils pour présenter leur entreprise devant de potentiels investisseurs lors du ElleFintech Demo Day. L’événement a eu lieu le 11 septembre 2024 à l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth, dans le cadre du Forum Fintech 2024.

Ruby Irene Pratka

Communiquer, c’est tout un art. Pour convaincre les investisseurs, il faut mettre toutes les chances du bon côté. «La première étape, c’est l’art du pitch – comment tu crées ton message. Un bon pitch, des messages clairs, c’est essentiel pour trouver des clients, des investisseurs, mais aussi des partenaires et des salariés», explique Elsa Vande Voorde, responsable Innovation chez Finance Montréal et organisatrice d’ElleFintech: «Même si le message est bon, il faut savoir le mettre en valeur, sans quoi il n’aura pas d’impact.»

Une question de communication et de culture

Les participantes, venues du Québec, de l’Ontario, de l’Alberta et du Manitoba, ont non seulement reçu du coaching pour leurs présentations, mais divers outils de financement ciblés ont aussi été présentés. Selon Elsa Vande Voorde, les entrepreneures en finance et technologie font face à des défis de financement et de visibilité. «Quand une femme entrepreneure lance, par exemple, une marque de gâteaux et va voir des investisseurs, ils ne sont pas surpris de la voir arriver. En revanche, quand elle présente une jeune entreprise en intelligence artificielle, ils sont surpris, parce que ce n’est pas un secteur traditionnellement féminin. C’est plus difficile de se faire reconnaître et il faut prouver sa crédibilité dans ce domaine.»

«Un bon pitch, des messages clairs, c’est essentiel pour trouver des clients, des investisseurs, mais aussi des partenaires et des salariés. Même si le message est bon, il faut savoir le mettre en valeur, sans quoi il n’aura pas d’impact.» - Elsa Vande Voorde, responsable Innovation chez Finance Montréal et organisatrice d’ElleFintech

Des études montrent que les filles, dès l’enfance, apprennent à être moins compétitives, moins agressives. Elles seraient donc moins à l’aise de parler de leurs besoins et de mettre leurs talents de l’avant. «Les petits garçons apprennent à se battre, observe Mme Vande Voorde, adepte des sports de combat. Les petites filles se font dire que ce n’est pas bien de se battre, qu’on peut se faire mal. C’est important de rappeler aux femmes qu’elles peuvent aussi se battre, et s’amuser!»

Emmanuelle Tavernier est cofondatrice d’Oxia Initiative, une jeune pousse montréalaise qui aide les entreprises à mesurer leur empreinte carbone. «Le fait qu’il y ait un programme juste pour les femmes, ça nous donne plus de chances d’avoir de la visibilité dans deux domaines qui sont quand même dominés par les hommes encore aujourd’hui, confirme l’entrepreneure. Il y a encore beaucoup de méfiance face aux femmes dans le monde de la technologie – on doit se prouver davantage.»

Géraldine Jippé a cofondé Assets Waves, une plateforme participative d’investissement en immobilier. Elle a pris part à plusieurs incubateurs dans lesquels la majorité des participants étaient des hommes. Elle y trouvait «une énergie différente, beaucoup plus combative». À ElleFintech, elle a plutôt vécu «de la sororité, une volonté d’apprendre les unes des autres; c’est une énorme valeur ajoutée».

Jennifer Schell est cofondatrice de Finliti, une entreprise torontoise qui propose des outils informatiques aux conseillers financiers pour personnaliser leur offre. «Finliti est rendue à une étape où elle peut vraiment profiter de ces occasions d’affaires en termes de financement et de soutien. Quand Elsa Vande Voorde m’a expliqué les grandes lignes du programme, je me suis dit “Allons-y!”. Avec les autres entrepreneures, à l’incubateur, je me suis sentie moins seule, plus forte.»

Laura McDonald a créé Flora, une entreprise canadienne qui facilite l’accès aux traitements de fertilité. «C’était super rafraîchissant de travailler avec d’autres fondatrices et il y a un véritable besoin pour ces programmes. On apprend comment demander le financement nécessaire et comment développer la confiance de le faire. Il faut se dire et croire qu’on mérite ces fonds et que notre projet aura un impact.»

 

À SAVOIR | 

Finance Montréal souhaite recruter une deuxième cohorte d’entrepreneures en 2025. Les intéressées sont invitées à prendre contact avec l’organisme.


 
RUBY PRATKA