Avec Braver, les données médicales en toute sécurité


Mise à jour le 10 octobre 2024

En 2018, Marie-Lou Gagnon et Mathieu D’Amours ont lancé Braver, une plateforme qui permet aux cliniciens, aux patients et à leurs proches de communiquer en toute sécurité. La plateforme a été homologuée par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), qui l’utilise dans son réseau.

Ruby Irene Pratka

Marie-Lou Gagnon est physiothérapeute de formation. Son conjoint et partenaire d’affaires, Mathieu D’Amours, est spécialiste en développement de logiciels. En 2018, ils sont devenus partenaires d’affaires avec Braver, une plateforme mobile sécurisée qui a pour but de faciliter la communication entre les professionnels de la santé, les patients et les proches aidants, tout en limitant le recours aux outils non sécurisés et non intégrés – comme les textos – dans le secteur de la santé. «On voulait, depuis longtemps, innover dans le système de santé et avoir un impact pour changer les choses», relate la jeune entrepreneure de 36 ans. «Je parlais à Mathieu de mes insatisfactions en tant que physiothérapeute et on pensait à des solutions.» Ce sont ces réflexions qui ont mené à la création de Braver, une application sur laquelle les utilisateurs peuvent échanger par messagerie instantanée, envoyer des photos, des vidéos et autres fichiers, faire des appels. «C’est un peu le Slack du milieu de la santé, avance Marie-Lou Gagnon. La plateforme permet de communiquer, à la fois pour l’équipe de soignants, mais aussi avec les patients et les proches aidants.»

 En 2021, la plateforme a reçu la certification Trousse globale de vérification (TGV), émise par le Bureau de certification et d’homologation (BCH) du gouvernement du Québec: «Braver, c’est un peu le Slack du milieu de la santé.» – Marie-Lou Gagnon.

L’application sert à sécuriser l’envoi de données médicales sensibles. C’est tout un défi en ce qui concerne la cybersécurité: «Il y a souvent une tension entre la cybersécurité et l’utilisabilité d’une solution. Il faut préserver le côté convivial, tout en maintenant l’aspect sécuritaire.» Pour y arriver, Braver a dû faire des investissements importants dans son infrastructure – investissements qui se sont avérés payants. En 2021, la plateforme a reçu la certification Trousse globale de vérification (TGV), émise par le Bureau de certification et d’homologation (BCH) du gouvernement du Québec. Cette certification est décernée après une série de tests et un audit de l’architecture du système. Le parcours a permis aux entités du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) d’utiliser la plateforme dans leurs opérations. Un exploit qui mérite d’être souligné. Depuis, Braver a déployé des projets-pilotes en collaboration avec plusieurs CIUSSS et institutions de santé, plus récemment avec le Lethbridge-Layton-Mackay Rehabilitation Centre, un centre de réadaptation pour enfants et adultes en situation de handicap à l’ouest de l’île de Montréal. «Nous avons fait des ateliers avec des cliniciens et des familles afin d’ajuster le portail Braver à cette clientèle», précise Marie-Lou Gagnon. S’adapter aux besoins de toutes les régions du Québec est un autre défi – les contraintes, les ressources et la culture interne diffèrent grandement d’un CIUSSS régional à un autre.

 Marie-Lou Gagnon observe une belle ouverture du réseau de la santé pour ce qui relève des collaborations avec des petites entreprises privées comme la sienne. «Depuis la COVID, on réalise à quel point l’innovation est nécessaire dans le système de santé. La société est en évolution, la population est vieillissante, les façons de faire se transforment. On doit s’adapter à ces changements et je sens qu’il y a de l’espace pour ça actuellement dans le réseau.» Marie-Lou Gagnon précise que la plateforme, bilingue et multifonctionnelle, est utilisée de différentes manières selon les besoins des institutions clientes. «Parfois, l’application sert seulement pour la communication interprofessionnelle alors que dans d’autres situations, elle est utilisée pour impliquer le patient à distance. L’objectif à long terme, c’est de créer un seul et unique grand réseau collaboratif pour les professionnels de la santé partout en Amérique du Nord.»


 
RUBY PRATKA